Je suis devenue maman en 2014. Ma vie a basculé quand mon fils est né. La grossesse, la parentalité, ce sont des montagnes russes en permanence. Il y a des jours où tout va bien, et les autres, qu’on vit toutes mais dont on parle trop peu.

Ici, je vous dis les choses que j’aurais voulu tant savoir pour vivre mieux ma grossesse et l’après. Ici, vous trouverez des pistes de réflexions honnêtes, des avis sincères, des coups de gueule parfois dérangeants.

Je souhaite partager avec vous mon expérience sur la grossesse.

 

Le nombre de personnes qui m'ont dit : "profites en, cela passe vite". Profiter de quoi concrètement ? Pour ma part, je n'ai pas eu la chance d'avoir une grossesse agréable, pour ma part, après la date du 3ème mois plein, les nausées sont restées, chaque jour, chaque nuit, sans répit, sans partir. Avoir envie de vomir h24 certes on s'y habitue mais cela n'est pas plus agréable, juste plus supportable à force ! Les vomissements ? Sans traitement. Et oui, il faut penser à bébé et du coup éviter de prendre tous médicaments, car cela semblerait-il été dangereux pour lui. Mais pour que maman se sente mieux ? Quels conseils ? Que pourrais-je prendre ? Aucunes réponses. Alors ces 4 mois, ont été longs, très longs, parfois le temps passait au ralenti. Enfin, adieu nausées, vomissements et fatigue et oui.... Avec ces envies de vomir, difficile de manger quoique ce soit. Au mois, tu n’auras pas pris beaucoup de poids. Certes mais forcément, moins d’énergie accompagnée de ces agréables sensations que ta tête tourne, que tu es sur un bateau dès que tu t’allonges... 

Mais la pause n’aura été que de courte durée. Arrivée au 5ème mois, mon ventre s‘est enfin bien arrondi, tellement bien, qu’il appuyait sur mon estomac et avec mon hernie hiatale.... Cela ne faisait pas bon ménage. Des acidités qui remonte dans votre gorge, quelle adorable sensation, (un peu comme si on vous met du sel sur une plaie), qui vous empêche de dormir et oui car la position allongée n’est pas recommandée. Désolée mais je n’ai pas appris à dormir debout, je ne suis pas un cheval. Vous n’auriez pas quelque chose à me recommander, (or médicaments, j’ai bien saisi), pour me soulager ? NON.

Arrivée au 6ème mois, me voilà aux urgences : contractions. Finalement, bébé ne sortira pas en avance. Grand soulagement mais en contrepartie... Rester coucher jusqu’à la fin de la grossesse. Géniale, 3 mois à ne pas pouvoir bouger.

Enfin, dernier mois... A essayer de dormir mais avec ton gros ventre... Va trouver une position confortable. Tu es comme une tortue qui se retrouve sur le dos et qui se débat pour se remettre sur ses pattes. Et pour couronner le tout... Les douleurs aux jambes. Oh, qu’elles ressemblent à des poteaux électrique, ça je m’en moque mais pourquoi ce sentiments qu’on me les lacère ? Encore une fois, je me tourne vers la pharmacienne et mon gynécologue mais bien sûre, vous connaissez déjà la réponse, pas de médicaments... Ah oui, les crème aussi sont interdites et oui, attention aux ingrédients qu’elles contiennent et surtout, oubliez les huiles essentielles. D’ailleurs, beaucoup de traitements vont sont interdits pendant la grossesse. Mais pas les bas de contention. Mais bien sûre, comme si maman tortue bloquée sur son dos, pouvez en plus, se pencher, en plein mois de juillet, toute dégoulinante de sueur, pour mettre ces saletés de bas. Tel un cachalot échoué sur la plage, j’essayais tant bien que mal, à rentrer dans ma baignoire afin de les soulager un peu. 

22 juillet 2014.... Nolann est enfin dans mes bras.

Et après ? Les premiers jours qui suivent la sortie de la maternité. Tout le monde est content de rentrer chez lui, n’est-ce pas ?

Oui mais pas pour longtemps....

Nolann avait besoin de beaucoup d’attention. Il avait du mal à réguler sa sensation de faim et à adopter des horaires pour ses repas. Non seulement il tétait plus souvent, mais il a également besoin de téter plus longtemps, trèèèèès longtemps. Il pouvait rester au sein pendant des heures même en le stimulant. Je me souviens d’un soir où mon conjoint est revenu de travail vers 22h. Il me voit, là, assise sur le canapé, Nolann dans mes bras en train de dormir sur mon sein, comme si c’était son doudou et que cela le réconfortait, le regard dans le vide et me demande :

" - Ça fait combien de temps qu’il t’a réclamé à manger ?

  - J’y suis depuis 18h00. "

Parce que oui, même en essayant de le stimuler enfin qu’il mange ou bien le recoucher, Monsieur se remettait à téter et ce petit jeux pouvait durer comme ça pendant des heures, des jours, des nuits au point d’être si fatiguée, de n’être plus que l’ombre de moi-même que je préférais dormir dès qu’il me laissait dormir plutôt que de manger. Bon, pas longtemps le repos.

Nolann avait un sommeil très léger. Quand je le faisais dormir auprès de moi, pour que moi aussi je puisse me reposer ou essayer de faire autre chose, prendre un peu de temps pour moi, comme on vous le conseil à chaque fois alors qu’on n’a PAS le temps de prendre du temps.

A ce propos : prendre du temps pour soi est peut-être la pire blague qu’on puisse me faire.

Sérieux, ça veut dire quoi ?

Me laver les cheveux ?

Pardon, mais pour moi, c’est simplement un truc normal d’hygiène de base, pas un moment sacralisé « rien que pour moi ».

Non ?

Enfin bref, de toute façon même pas la peine d’y penser, même pas en rêve....

Puisque Nolann supportait très mal la séparation. Il se réveillait à peine un doigt de pied posé par terre, il avait un grand besoin de contact physique, il ne pouvait pas se calmer tout seul et avait constamment besoin de mes bras et de la chaleur de sa maman pour s’apaiser.

Fatigue de l’accouchement, fatigue de l’allaitement, fatigue des nuits en tranches napolitaines…

Au bout d’un mois, ne mangeant, ne dormant quasiment plus et 10 kilos en moins, la rivière de lactose était complètement asséchée. Il va falloir que tu passes au lait en poudre....

J’étais fatiguée parce que je puisais quasiment en permanence au fond de moi pour tout assumer. Et ce qui devait arriver, arriva. Alors que Nolann se mit à pleurer, tôt, un matin.... Je me souviens juste que le soleil se levait à peine. Je finis par craquer, à pleurer toutes les larmes de mon corps. Assise sur mon canapé, les mains tremblantes sur mon visage, le souffle coupé 

" Je n’en peux plus, je n’y arrive plus."

J’étais tout simplement en train de faire une crise de spasmophilie. Mon conjoint étant lui aussi fatigué, et oui, horaires décalées, il prit quand même la relève et me laissa un peu de repos.

A mon réveil, ma fatigue était d’une puissance jamais ressentie avant :  on était bien sur un 7-8 sur l’échelle de Richter niveau séisme personnel. Et cela n’allait pas s’arranger, bien au contraire.

J’ai rapidement séché mes larmes mais dans les jours qui ont suivi, j’ai dû faire le deuil de ce slogan qui veut qu’il « faut un village pour élever un enfant ». Je n’avais pas de village. Je n’avais pas une gentille maman à mes côtés pour m’épauler, me conseiller ou m’aider, vu qu’elle aussi avait de gros problèmes de santés, se sentait fatiguée et avait un âge avancé. Elle essayait bien de me soulager de temps en temps mais je voyais bien que cela était compliqué pour elle.

Le papa avait quitté le navire pour reprendre le boulot et ses 3/8. La famille était loin, je ne connaissais personne.

Nolann m’épuisait de plus en plus et j’ai senti que ma coque prenait l’eau, une nouvelle fois. Mon corps m’en a envoyé des signaux de détresse : tendinite, psoriasis, je me suis retrouvée toute une nuit aux Urgences, j’étais un cas à part. Oui, oui, je ne mens pas, je n’invente rien. J’avais une infection mais QUOI ? Fièvre, douleurs musculaires, sueurs... Malgré les prises de sang, les radios, l’IRM. On n’a jamais su ce que j’avais. J’ai demandé à rentrer chez moi et oui, je ne pouvais pas laisser Nolann qui allait s’en occuper ?

Au bout d’une semaine, nouvelle prise de sang et rien. Bon, les symptômes ne m’ont plus quitté mais la vie devait continuer.

 

6 mois. Non, non, vous ne rêvez pas. Tout ce que je viens de vous écrire, se sont écoulés en l’espace de 6 mois, une éternité pour MOI. Alors que Nolann venait juste de s’endormir, sur le canapé à côté de moi, comme à son habitude, à peine je voulu me lever, en toute discrétion bien-sûre, voilà Monsieur qui se réveil. Gros craquages, pétages de plombs :

" MAIS JAMAIS TU DORS ? TU PEUX ME LAISSER PLUS DE 5 MIN A MOI.... " A ce moment-là, j’ai compris. J’ai compris pourquoi certaines mamans, sans le vouloir, en arrivaient à ce geste malheureux : secouer leur enfant.

Moi, j’ai crié dans mon coussin et au moment où j’ai voulu me lever du canapé : CRAC. Bloqué du bas du dos. Littéralement. Impossible de me mettre debout, je me retrouvé à 4 pattes face à mon chien qui se demandait ce que je faisais là, à genoux, les larmes coulants le long de mes cernes, tout ça pour attraper mon portable pour demander de l’aide et partir avec les pompiers qui au passage ont dû me faire descendre sur une chaise vu que je ne pouvais plus marcher. Et oui la reine du mariage, c’était moi. Bonjour la tête de la reine, on aurait plutôt dit Cruella, les cheveux en batailles et à moitié blanc, mon teint très pâle et les traits tirés, en train de pestiférer et d’hurler intérieurement.

Bref, c’était en 2014. Je me suis pourtant tournée vers mon généraliste, vu deux pédiatres mais aucuns n’ont su me donner les conseils dont j’avais vraiment besoin. Il existe des cours de préparation à l’accouchement, mais aucun cours ne te prépare au tourbillon qui va suivre. On te laisse désœuvrée, tâtonnante, épuisée, bouleversée.

Seule face à mon post-partum qui n’est pas un baby blues ni une dépression post-natale: c’est un mot qui définit la période qui suit l’accouchement. Toutes les jeunes mamans vivent un post-partum. Il faut qu’on en parle, le sujet est encore trop peu connu.

Mon corps, mon esprit m’ont lâché.

Je ne suis pas tombée malade, je le suis devenue : fibromyalgie.

Pourquoi ça m’arrivait à moi la fille sportive, joyeuse et pleine d’énergie ?

Dépitée, je me suis dit que c’était impossible qu’il n’y ait pas une autre voie que celle de la médication allopathique. La recherche de la cause des causes étant le leitmotive n°1 de mes convictions, je ne pouvais pas en rester là.

Il devait exister d’autres options et que la seule chose qui était chronique dans ma pathologie, c’était mes erreurs d’hygiène de vie, rien d’autre !

La fibromyalgie étant très méconnue, on vous gave d'antidépresseurs, de somnifères, d'anti-inflammatoires mais au bout du compte, rien ne change. Pendant 7 longues années, j'étais devenue une plante verte.

J’ai donc attendu que Nolann soit devenu plus autonome et enfin, reprendre possession de mon corps avec amour et bon sens.

C’est lorsque j’ai compris que mon hygiène de vie globale (et pas juste mon alimentation) était la cause de ma pathologie que j’ai commencé à mettre en place des changements efficaces et à me soigner.

Je me suis formée auprès de spécialistes de la santé alternative, médecine douce. A travers mes formations en psychologie, en sophrologie, en naturopathie, les messages, l’aromathérapie (non, toutes les huiles essentielles ne sont pas dangereuses) ... Aujourd’hui, je vois de vrai changements.

Voyant cela, j’ai donné des conseils à mon beau-père pour l’aider à mieux vivre avec son diabète et il a constaté des changements. Cela m’a encore plus motivé. J’ai aussi conseillé des futurs mamans, comme la fiancé de mon neveux (jeune maman) qui sentie heureuse et soulagée d'être aussi bien entourée.

Ces disciplines, basées sur le bon sens et des méthodes naturelles, ont été une telle découverte que je souhaite désormais accompagner les mamans et les futurs mamans sur le chemin de leur santé, en leur montrant le chemin vers le bien-être. En effet, l'arrivée d'un bébé est souvent le moment où on se pose beaucoup de questions sur ce qui nous entoure, car on veut le meilleur pour lui. Continuer à vous accompagner après la naissance prend aussi tout son sens, afin que vous puissiez prendre soin de vous, que vous ne deveniez pas malade mais Être.

Cette pathologie m’a apporté bien plus que je n’aurais pu l’imaginer, j’ai enfin été obligé de me poser les bonnes questions pour tendre vers ma vie, celle qui me rend heureuse et épanouie.